Théophraste Renaudot, novateur sans prix

Renaudot

Né en 1584 à Loudun de parents connus, Théophraste Renaudot est un des piliers méconnus de l'Histoire de France qui mérite que l'on s'attarde sur son cas, au même titre que Jean Mantelet inventeur du presse-purée et GroarGroarnf le cro-magnon qui découvrit la recette du mammouth en sorbet.

Malgré un prénom particulièrement lourd à porter, Théophraste se bat contre les vicissitudes de la vie et décroche son doctorat de médecine à 19 ans. Puis il décide de parcourir l'Europe avec sa carte 12-25, parce qu'il se sent encore un peu trop djeunz pour entrer dans la vie active. Il fait la connaissance d'un certain Richelieu avec qui il devient très pote après avoir fait les 404 coups.

Gazette

Renaudot publie un Traité des Pauvres dans lequel il expose comment traiter les pauvres, ce qui séduit le Roi, qui aime bien lui, traiter les pauvres, par le mépris. Nommé Médecin ordinaire de Louis XIII à Paris, il reçoit aussi le titre de Commissaire Général des Pauvres du Royaume. Tâche qui consiste à délivrer le permis d'être pauvre. Cette affaire ne rencontre que peu de succès car les pauvres préfèrent rester vagabonds en toute illégalité, les rustres. "Le prix du Renaudot, là, crévindjû, c'est pas donné à tout le monde de l'avoir", expression qui est toujours en vigueur de nos jours. Il crée alors le Bureau d'Adresses et de Rencontres car 3615 ULLA ne marche pas très fort, le minitel ayant encore du mal à se développer puisque le peuple préfère demander du pain que des minitels. Le sot.

Ri

Très rapidement, le bureau diversifie ses activités et devient une agence qui enregistre les demandes d'emploi, les offres de vente, d'achat, les déclarations de toute nature. Ces informations se retrouvent par la suite publiées dans la Gazette (nom provenant d'une pièce de monnaie italienne, la Gazetta, qui équivalait au prix du numéro d'une feuille paraissant à Venise). En 1631 la Gazette est donc le premier journal français à voir le jour. Sur la demande d'un Richelieu devenu éminent, Théophraste insère des actualités relatives au royaume, principalement pour faire l'auto-promo du cardinal, le métier de ministre au 17e siècle ne laissant que peu de temps libre pour passer en prime time chez Drucker et faire sa propre pub.

Che

Renaudot fonde aussi le premier Mont-de-Piété et l'Hôtel des Consultations Charitables qui dispense des soins gratuits avec l'aide de médecins, de chirurgiens et de pharmaciens. Ce qui ne fait pas l'affaire de Guy Patin, de la Faculté de Médecine de Paris, ennemi juré de Théophraste. Preuve qu'à l'époque il fallait aussi se battre pour conserver sa clientèle et pouvoir construire sa piscine à Saint Raph'.

Lieu

On peut voir en Renaudot le créateur de la publicité et de la presse. Un prix littéraire prestigieux porte aujourd'hui son nom. Sa devise était : "En une seule chose ne le céderai-je à personne : la recherche de la vérité, de laquelle néanmoins je ne me fais pas garant." Et c'est là un point du journalisme encore discutable aujourd'hui : un article se révèle souvent décevant pour un public averti, émaillé d'erreurs, d'approximations et de raccourcis. Ce qui laisse le lecteur supposer que le reste des informations (pour lesquelles il ne peut pas juger de la pertinence par lui-même) est tout aussi approximatif. C'est là que les blogs et plus généralement les sites spécialisés trouvent leur public : il est plus facile de faire confiance à quelqu'un de spécialisé dans son domaine qui partage "gratuitement" ses informations ou son savoir, plutôt qu'à un journaliste qui doit pondre par nécessité économique un article sur un sujet qu'il ne maîtrise pas totalement.

11 commentaires pour “Théophraste Renaudot, novateur sans prix”

  1. eagle1792 dit :

    "Les 404 coups"
    Vraiment très fort :)

  2. Felipe dit :

    Moui, le problème de "quelqu’un de spécialisé dans son domaine" en général, c’est que ça ne dit rien de son talent de vulgarisateur: sait-il en parler au grand public? J’en connais quelques-uns d’exceptionnels, ils sont loin d’être la majorité … Et ne sont pas toujours objectifs (avant le lien sponsorisé par Google, il existait l’expérience sponsorisée par "le financeur de leur labo" huhu)

    D’où l’intérêt du journaliste vulgarisateur, quand il est bon. Le problème vient plutôt des journalistes pas bons qui ne font pas leur boulot AMHA (imprécis par jemenfoutisme ou nécessité d’aller très vite pour faire bouillir la marmite) et donc en fait du journal et de son rédac’ chef qui se contentent de cela.

    Ou bien ne serait-il pas plus facile de faire confiance à quelqu’un qui fait bien son boulot, peu importe qu’il soit spécialiste ou vulgarisateur, pourvu qu’il soit bon ^^

  3. Delphine dit :

    >> Felipe : Ou bien ne serait-il pas plus facile de faire confiance à quelqu’un qui fait bien son boulot, peu importe qu’il soit spécialiste ou vulgarisateur, pourvu qu’il soit bon ^^

    Absolument ! :)

    Mais je suis d’accord avec Dew sur le fait que les blogs apportent des informations non négligeables. Si elles sont obscures ou incomplètes, il revient au lecteur d’approfondir la question. De toutes façons, chaque lecteur doit se comporter en journaliste en recoupant ses sources, en vérifiant ses infos et en ne se contentant pas d’un seul son de cloche.

    Les blogs offrent une alternative plus qu’intéressante à une presse devenue paresseuse pour moultes raisons (budget, préservation des annonceurs, copinage, recherche du sensationnalisme,…). C’est particulièrement vrai pour les infos sur Internet et l’informatique en général où les gros médias brillent souvent par leur incompétence. (cf : http://www.le-mobilhome.com/inde...).

  4. Edmond dit :

    :clap: :clap :clap:

    Un article très bien menée suivie d’un final au petit oignon et qui abouti sur une analyse du journalisme qui est loin d’être inexacte. Bravo.

    Ed° ^^

  5. Fredoche dit :

    Ce post aurait pu être écrit par Flippy… Même déconnade historique (en un peu plus vraisemblable) au service d’un message (sauf que chez Raph c’est en général dans le corps du texte que se cachent toutes les "dénonciations"). En un mot comme en cent: bravo. Et huhuhu, aussi.

  6. mobman02 dit :

    A quand un livre "Dew, ma vie, mon oeuvre" ??
    J’adore ta façon d’ecrire, vraiment c’est la classe :P
    Et cette critique du journaliste fénéant manque a mon gout d’un petit exemple,
    enfin c’est pas la mort non plus ^^

    Bravo et bonne continuation ;)

  7. esther dit :

    Le parallele entre la presse et les blogs est tres pertinent. J’m’en va reflechir la-dessus plus en profondeur.
    Merci.
    :D

  8. flippy dit :

    j’aimais bien le début de ton texte… la conclusion me gène un peu, va savoir pourquoi
    (je viens de passer une demi-heure à racourcir un texte et après, le premier blogueur venu va dire ahahaha il a même pas parlé de ça ahahaha trop nul on voit bien qu’il y connaît rien…)
    Je trouve plus facile de faire confiance à un type qui risque, si il écrit trop de conneries, de se retrouver au chômage qu’à un type qui risque juste d’avoir un commentaire négatif auquel il répondra haaaan si t’es pas content t’as qu’à pas lire lollll

  9. Felipe dit :

    Il manque la comparaison avec un journaliste sérieux, digne héritier de Théophraste et avec un spécialiste blogeur abscon ou léger, pour être complet en fait. Mais c’était peut-être pas le sujet principal du billet, et l’évocation historique était très intéressante. On ne pense pas assez au grand Théophraste quand on lit le G-Tout, c’est regrettable quand on sait ce qu’il lui doit!

  10. toenail dit :

    Je ne sais pas quoi penser de ce sujet. D’un côté, je suis assez d’accord pour dire que, si d’aventure je recherche une information, je vais plus probablement me diriger vers un site internet spécialisé que sur un article de presse. D’un autre côté, la presse n’est pas là pour nous "éduquer", juste pour nous informer (en toute partialité et en prenant en compte l’ensemble des données de la situation, bien entendu). Du coup, peut-on réellement faire un parallèle entre ces 2 mondes? Et puis l’argument économique est un peu facile à pointer du doigt. C’est comme si on disait que les écrivains du 19e ne sont pas bons parce qu’ils écrivaient des pavés en étant payé à la page.

    Pourtant, j’avoue ressentir une certaine gêne en comparant le travail réalisé par un blogueur anonyme et bénévole sur un sujet par rapport à celui d’un journaliste identifié et payé. Cela me rappelle une certaine confrontation entre éditeurs de logiciel et monde du libre. Faut-il pour autant en faire une montagne? Je pense surtout que le lecteur, sur Internet, est habitué à se méfier, à contre vérifier, à lire entre les lignes alors que face à la presse, il est crédule, tel un jeune gamin découvrant le monde.

    Enfin, sans vouloir écrire un pavé, j’ai bien l’impression, en lisant les commentaires, que cette question ne laisse pas l’internaute indifférent. Merci Dew d’encore nous fournir un bon sujet à méditer (avec un peu de culture au passage).

  11. une élève dit :

    j’airecherché des information sur lui et g trouvé sé date différebte des votre
    qui a réson ?
    Né en 1586
    Décédé en 1653

    Merci votre site ma édé ^^

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