Blup!

Comment suggérer aux débutants et ultra-débutants de faire attention au respect des standards dans le développement de leur site ? Ce qui les intéresse en premier lieu et à juste titre, c'est d'obtenir un résultat concret le plus vite possible, avec un éditeur WYSIWYG, quelques drag & drop, aucune connaissance du code ou des techniques sous-jacentes.

Tous les exposés pro-standards que j'ai pu voir à travers les liens de certains blogs sont bien beaux, mais en se mettant à la place de quelqu'un qui n'y connaît strictement rien et pour qui les lettres HTML sont à peu près voisines de HLM, on se rend compte que le message ne passe pas. Quel intérêt y aurait-il à se casser les dents sur des balises récalcitrantes et des hacks CSS ? Pourquoi mon site devrait satisfaire à des exigeances supplémentaires, qui nécessiteraient un investissement en temps plus important de ma part, alors que des milliers, des millions d'autres sont conçus de la même manière et sont visités par la moitié de la planète (vue de l'esprit).

Le talon d'Achille de l'édifice est certes le manque d'éditeurs HTML dits 'propres' et qui de plus se conformeraient aux standards. L'articulation d'un site devient vite complexe lorsque celui-ci fait plus de quelques pages et un éditeur de base doit avoir une vision globale, doit pouvoir assimiler le concept de feuille de style appliquée à toutes les pages, avec éventuellement des exceptions, une gestion de feuilles alternatives ou une combinaison. Dreamweaver s'y essaie, un peu maladroitement, mais l'idée est là. Néanmoins il reste peu accessible au débutant : qui aurait envie de débourser des centaines de billets pour faire une petite page perso ? Ainsi on voit fleurir des sites... hum, on va leur donner ce nom par défaut... conçus avec Word, Publisher - qui estampille le tout d'une DTD HTML 2.0 - voire Excel ! Abomination ! (Pour la petite histoire j'ai essayé d'exporter un simple tableau Excel d'une page, contenant une cinquantaine de mots, vers "le web" comme ils disent chez microsoft... résultat : 1,12 Mo... no comment ça nous fait un rapport de 1/1000 face à une page standard, et je vous conseille de ne pas jeter un coup d'oeil au code immonde pour garder votre santé mentale).

Les autres endroits où le pas, voire le saut, doit être fait, sont les multiples sites permettant de créer on-line son site (mon site à moi que j'ai) en quelques clics, son blog quelques variantes tels qu'albums photo, CV, forum et autre bouillie de tags. Car il faut le reconnaître, ces systèmes, théoriquement conçus par des web-"masters", restent encore très conservateurs.

Alors que conseiller ? Qu'indiquer comme ressources pour la conception de site perso sur une page de FAI ? Rester neutre, rester classique et brouillon avec la série des sites prônant l'utilisation de JavaScript à outrance pour enrichir les pages d'effets d'une extrême lourdeur ? Ou balancer toute la sauce openweb-style et toute la ribambelle de sites évangélisateurs qui feront fuir au premier essai Martine, 42 ans, essayant de publier en ligne les photos de son chat à poils ras.

La vérité est dans l'imaginaire (*Eugène Ionesco)

Cet article a été publié le dimanche 23 novembre 2003 à 02:01 et est classé dans Webdesign. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un trackback depuis votre propre site.