Le caravansérail
Archive de mémoire de ces derniers jours. Fichier n°597214x.brain, 21:37 GMT+3... ou 4. CRC failed. Data integrity fixed by imagination.exe.
Ca y est, je me suis laissé avoir. On m'emmène dans une soirée "typique", qui n'aura de typique que l'ardeur des tenanciers à vouloir soulager de quelques millions la bourse des modestes naufragés que nous sommes. Naufragés sur le bord de la piste où des artistes sous-payés exécutent leur numéro avant de rejoindre leur studio étriqué de saisonnier, loin du temporaire luxe des cinq étoiles de ceux qui les applaudissent sans goût. Ce capitalisme tardif envahit les poumons, il se sent dans chaque geste, chaque élément du décor.
Tant d'acharnement à défaire la mémoire originelle de ce lieu, par une telle désimitation, que l'enchantement promis s'évapore avant le premier verre consommé par ces touristes béats venus profaner ce lieu en toute innocence. Inutile de montrer ma désapprobation. Qui chercherait à comprendre dans ce paradis artificiel où le décibel prend toute sa dimension ?

Les projecteurs ne forment qu'une soupe aléatoire de taches multicolores sur les visages et les murs de pierre. Après quelques succès internationaux massacrés sans pitié et sous les vivats de la foule, une danse du ventre pour se donner bonne conscience et un interlude de coutume locale, la meute quitte la voûte étoilée pour se réfugier bien vite à l'extérieur et tout oublier.
Ce havre de sable et de poussière, devenu cabaret de cris et de bière, subira encore longtemps les assauts des bedonnants en chemise hawaïenne, un appareil photo 8 megapixels dernier cri à la main.
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