Adobe à la conquête du web ?

Présence-PC s'interroge : Le futur internet sera-t-il en PDF ? Le titre est mal formulé et devrait s'intituler : l'avenir de la publication web passe-t-il par le format PDF ? Question qui va certainement interloquer tous les webmasters. Il y a de quoi rester la bouche ouverte, en un cri étranglé.

Du PDF pour le Web ?

Comme la plupart des internautes confirmés le savent, le format PDF a été créé par Adobe et est destiné à l'origine à l'impression et à la lecture de documents quelle que soit la plateforme de destination. Ces documents sont réalisables grâce à Adobe Acrobat (payant) ou quelques outils indépendants dont le coût varie en fonction du nombre de possibilités offertes. OpenOffice permet d'en faire autant.

Quant à l'utiliser pour le web, sous prétexte que la mise en page est plus aisée qu'en XHTML/CSS et qu'il est possible d'y intégrer des "des liens, des images, du son, de la vidéo", c'est une idée d'hérétique. Tout ceci est déjà faisable en HTML et largement répandu. Même si la notion de plugin à installer introduit une contrainte supplémentaire. Dire que le PDF pourrait remplacer les pages HTML à terme est ignorer la partie cachée de l'iceberg.

Avantages et inconvénients s'entrechoquent. Il est plus facile de sauver l'intégralité d'un document PDF car celui-ci est constitué d'un seul fichier (texte + images) tandis qu'un document HTML impose de conserver la multitude de fichiers liés, en modifiant au besoin les chemins d'accès. C'est délicat même avec les navigateurs modernes qui associent un sous-répertoire contenant les annexes au document HTML lors de son enregistrement. Même constat pour les polices utilisées dans le texte ou pour les graphiques vectoriels (inexistants en HTML sauf via l'utilisation de Flash ou SVG). Et si, au contraire, Adobe voulait se rapprocher de Flash, dont Macromedia - son grand concurrent - est à l'origine ? Pourtant...

  • Le PDF n'a pas été pensé "web". C'est-à-dire distribution segmentée du contenu à la demande.
  • Le PDF ne sépare pas la mise en page du contenu d'où d'évidents problèmes d'accessibilité.
  • La sémantique des documents PDF n'est pas aussi forte qu'en HTML d'où une indexation moins fiable par les moteurs de recherche.
  • Générer dynamiquement du PDF reste infiniment plus lourd que générer du HTML à la volée (cas des sites en PHP, ASP, Perl, Coldfusion...).
  • Le PDF n'est pas épaulé par des langages permettant de dynamiser la présentation (JavaScript, CSS).
  • Le PDF manque de formulaires adaptés et d'interactivité forte.
  • Le PDF reste actuellement extrêmement minoritaire.
  • C'est un format propriétaire.
  • C'est un format lourd.

En résumé on peut déjà faire tout ce qu'Adobe propose avec le PDF mais en plus léger, de manière universelle et adaptée à de multiples supports *sauf* pour l'impression qui reste délicate. En somme, aucun avantage pour 99.99% des cas d'utilisation du web. Ce n'est pas pour rien que Google indexe la plupart des documents PDF en proposant une version HTML plus ou moins lisible.

Google PDF

5 commentaires pour “Adobe à la conquête du web ?”

  1. n3ji dit :

    Ils sont fous ces romains !

  2. solo dit :

    Comme tu le soulignes. C’est "lourd".

  3. S.F. dit :

    D’un certain point de vue, on pourrait très bien enregistrer une page web sous forme d’un fichier unique, non pas en utilisant une archive (comme mozilla le permet via une extension, et comme IE le fait nativement, le fameux mht), mais en utilisant, par exemple, le format d’URI data: (comme AbiWord le fait dans ses fichiers propres) pour stocker les fichiers liés, en mettant les styles CSS dans un élément <style> lors de l’enregistrement, ou encore en utilisant l’extensibilité de X(HT)ML pour mettre du mathML, du SVG ou assimilés.

  4. MisterBark dit :

    ha mais non l’avenir ca ne peut pas etre du pdf tant qu’il y aura des webmasters sensés !
    ca sux !!! pas possible ! ca vaut pas mieux que le flash :/

  5. passnet dit :

    Et bien on devrait avoir des points de vue un peu plus modérés, car ce sont les américains qui font la pluie et le beau temps. Pas les remarques des webmasters ou développeurs…
    Car derrière le PDF il y a le Postscript, langage qui a révolutionné le monde de l’écrit (vectorisation = mathématique, qualité conservée quelque soit le facteur d’agrandissement ou les déformations, indépendance).
    Et si Microsoft et Apple au début des années 90 n’avaient pas tenté de faire barrière au PostScript en mettant en route le programme TrueImage qui a capoté et n’a laissé que les polices Truetype, grace auxquelles les imprimantes jet d’encre ont pu démarré, le HTML n’aurait peut être jamais existé.
    Le projet Trueimage consistait à inventer un langage similaire au PostScript mais aussi adapté à l’affichage à l’écran. Il se serait peut être imposé comme technologie généralisée d’affichage sur un écran, y compris pour le Web.
    Bref, le Postscript a bien évolué depuis, et le PDF aussi… on peut y inclure tout les médias possibles, faire des hyper liens, faire des formulaires liés à des bases de données, et surtout il affiche et imprime sur n’importe quoi dans une qualité qui dépasse de loin toute autre technologie fil de fer : HTML, XML, XSLT…
    Le bureau du futur = disparition du navigateur comme "programme". Je cherche des infos, j’ai une liste (moteur de recherche), je clique, j’ouvre un document PDF, je l’agrandis comme je veux, je clique (ça ouvre un autre document PDF), je remplis un formulaire, … le PDF peut parfaitement remplacé tout le reste…

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