Sin Sim City
mercredi 12 octobre 2005 | Pilule Rouge
mercredi 12 octobre 2005 | Pilule Rouge
mardi 11 octobre 2005 | Pilule Rouge
La trépidante Histoire de la Russie est une fois de plus prétexte à découvrir comment des tyrans firent des bienheureux, en laissant quelques post-its architecturaux aux générations futures.
Il faut savoir qu'au 13e siècle, Moscou n'était qu'une petite bourgade sous protectorat mongol. Un protectorat est une haine cordiale réciproque entretenue par celui qui a le plus de sang sur sa lame, et qui de ce fait en détient les rènes (mais aussi les reines). Les grands-ducs moscovites étaient alors assujetis aux Tatars. Point d'histoire de steak sous la selle ici, les Tatars sont un peuple musulman d'Asie centrale.
Les russes ne les portaient pas dans leur coeur. On n'aime jamais son dominant, surtout si celui-ci coupe des oreilles avec des lames émoussées (nommées "xcvf" en patois local) pour se faire respecter, à défaut de se faire comprendre. Il advint qu'un grand guerrier du nom de Gz-le-putride fut interpellé sur un champ de bataille par l'un de ses camarades : "Hé, t'as ton Tatar Gz ?". Le valeureux personnage, qui tenait déjà d'une main la tête d'un Tatar, répondit "Foi de Gz, les Tar je les xcvf !".
Ivan le premier (ce qu'on peut considérer comme une release 1.0 plus ou moins finale d'Ivan) fit construire autour de Moscou un rempart de matériaux divers. La récupération était de mise à cette époque et ce firewall tenait plus de l'éponge moisie que d'un PacketFilter rutilant. Elle était par conséquent au béton armé ce que la soupe au broccoli est à la scie circulaire : surtout décorative et olfactivement dissuasive. Un Alsacien de passage dans la région s'exclamait alors à la vue de cet amoncellement hétéroclite : "Yooo dû, mais qu'est-ce que c'est que ce krembl* !", mot se rapprochant de "kreml" en mongol qui signifie tout simplement rempart. Le nom est resté et on parle dorénavant de Kremlin.
Bien plus tard, Ivan 4.0, un modèle plus évolué et bien patché du steak, décide de régler leur compte aux Tatars. Barbe au vent et glotte en furie, celui-ci se fâche de peer en peer et se précipite sur Kazaa Kazan, la capitale ennemie avec son armée de têtes d'emules. Parce que les steaks lui, il en a ras la selle. La victoire est écrasante.
Pour célébrer ce jour de gloire, Ivan fait édifier la cathédrale de Basile-le-Bienheureux sur la place Rouge de Moscou. Le nom de Basile provenant d'un prophète local inhumé sous la crypte. La ruse réside dans l'architecture du lieu de culte. Ivan, bien que terrible, avait un peu d'esprit et fit de cet édifice un symbole de la victoire : les tours représentent les têtes des musulmans en turban décapités durant l'opération. Ivan resta cependant fidèle à lui-même en faisant crever les yeux de l'architecte afin qu'il ne commette pas une nouvelle fois le crime de réaliser un édifice aussi somptueux ailleurs.
(* seuls les alsaciens pourront comprendre...)
samedi 17 septembre 2005 | Pilule Rouge
Selon un article d'ArsTechnica, un nombre croissant de personnes vivent dans des environnements bruyants qui provoquent une surdité accrue, puisque celles-ci veulent "bloquer" ce bruit en écoutant la musique encore plus fort.
(Is the iPod Generation Going Deaf ?... via Slashdot & Mitternacht).
dimanche 4 septembre 2005 | Pilule Rouge
A première vue on pourrait croire que c'est un fake, que ler 1er avril a décidé de prendre des vacances en ce mois de septembre, qu'hoaxbuster va pouvoir étoffer son tableau de chasse, et que non, la jeunesse n'est pas tombée aussi bas. Mais la réalité est toute autre puisque ça existe réellement.
mardi 16 août 2005 | Pilule Rouge
Florilège dans xXx 2 (qui, je le rappelle, est uniquement un film d'espionnage).
ALERT CODE RED. Décidémment dans les centres secrets de la NSA on s'ennuie ferme et on ne sait pas quoi programmer d'autres que des animations flash pour des occasions spéciales telles que les attaques nucléaires. Ce serait dommage de paniquer et de tout évacuer sans le panache de belles alertes esthétiques.
Ben tiens...
Quel homme.
Aaaaah, la fameuse carte du monde où il suffit de cliquer pour hacker un pays.
Le code hexa dans toute sa splendeur qui défile à toute vitesse.
Et là, les fameuses lignes de code en C, c'est désormais un passage obligatoire.
vendredi 12 août 2005 | Pilule Rouge
A la vue de cette introduction riche en feveu sur la langue faisant partie du Discours de la Méthode, on pourrait penser que les écrivains de ce temps révolu se gausseraient de la pauvreté de notre mode d'expression actuel, si d'aventure H.G. Wells mettait ses plans à exécution. Et pourtant...
Le français tel qu'on le connaît aujourd'hui est né à peu près au 17e siècle. Ayant connu une longue évolution depuis Les serments de Strasbourg (842), le français n'était qu'une langue réservée à l'élite, à la Cour et aux aristocrates. Malgré l'édit de Villers-Cotterêts sous le règne de François 1er qui désignait le français comme langue administrative officielle, en lieu et place du latin, peu d'efforts étaient faits pour répandre la bonne parole dans un royaume dominé par le patois et les bouses de boeufs.
Moins de 1% de la population pratiquait alors le français. Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, celui-ci se voulait pur, constitué de phrases courtes et d'un nombre de mots limité. Les écrivains adoptèrent la langue de la distinction et du bon goût car s'exprimer relevait de l'art, de l'élégance et de l'harmonie. La France rayonnait alors en Europe, culturellement et intellectuellement. La francophonie prenait son essort, avec des figures de proue dont la liste mnémotechnique est encore enseignée aujourd'hui :
Une Corneille perchée sur la Racine de La Bruyère
boit l'eau de La Fontaine Molière.
La prononciation différait cependant. On peut noter par exemple l'abandon de la lettre "s" du pluriel lors de la prononciation, qui subsiste toujours aujourd'hui en se faisant discret. Les "oi" étaient prononcés "wé" (François = Franswé), certains "é" ignorés, quelques consonnes de fin de mot oubliées.
On peut lire dans L'Honnête Homme ou l'art de plaire à la Cour :
M. de Vaugelas s'était appliqué dans ses Remarques à nettoyer la Langue des ordures qu'elle avait contractées ou dans la bouche du peuple, ou dans la foule du palais, et dans les impuretés de la chicane, ou par le mauvais usage des Courtisans ignorants, ou par l'abus de ceux qui disent bien dans les chaires ce qu'il faut, mais autrement qu'il ne faut.
Le souci de préserver une langue pure, loin des emprunts aux dialectes frontaliers, était réel. Etaient-ils en train d'en faire une langue morte et figée comme le latin ? Qui voulait donc assassiner la langue vivante ? Les grammairiens étaient persuadés d'être arrivés à la perfection. L'Académie française, fondée en 1635 par Richelieu devait superviser la pureté du français avec la publication de son dictionnaire. Et pourtant, l'analphabétisme se situait à cette époque autour de 99 % en France. Comme quoi, on a encore de la marge avec seulement 2.6 millions de skyblogs.
dimanche 7 août 2005 | Pilule Rouge
Mon détecteur SETI (Skyblog Extinction Terminale d'Intelligence) a relevé une tentative de communication humanoïde dans un commentaire. Un message venu d'un autre monde, tel Voyager 1 perdu au fin fond de la blogosphère avec sa pittoresque plaque cuivrée. Le pauvre ne sait pas qu'il met le pied (ou le tentacule) en territoire hostile.
"moi franchmen tou se ki on di ke pop the music c de la merde b1 sa se voi grav kil on po de gou c po parce ke lé parol son limité ke cash la chanson é pourite non o moin on peu laprendr plu facilemen é voila koi moi franchmen la chanson é bien tro bien pi voila moi é ma copine jessica on la chante tou lten b1 voila é tou se ki non po de gou b1 jpeu rien fèr pour eu a par ke si sa leur plai pa b1 ils on ka le fèr eu mm com on di on né jamé mieu servi ke par soi mm alor voila prené en dla graine pi voila ciao"
Il semble bien que cet idiome ne soit pas extra-terrien mais plutôt dérivé d'une antique langue mésopotamienne dont le savoir a été dissous par le temps. On notera la ponctuation absente et une ressemblance des signes avec nos caractères latins, avec un soupçon de chiffres arabes. Cependant le sens du message demeure caché. Tous les chercheurs mis sur le coup espèrent une révélation mystique qui guidera les pas de l'humanité pour les siècles à venir.
Pourtant, en cet âge-là, il est réputé que l'on savait parler. Les langues étaient vivantes, nomades et s'enrichissaient mutuellement au contact les unes des autres. Des langues qui, du Mont-Saint-Michel jusqu'à la Contrescarpe, portent leur histoire à travers des accents où l'on sent la musique et le parfum des herbes, le fromage de chèvre et le pain de froment.
Bien plus tard, au 19e siècle, on pressent déjà l'arrivée d'un mode de communication révolutionnaire : le blog. Son précurseur, Nicolas Vassiliévitch Gogol lance sa pierre de rosette dans la mare littéraire russe, gangrénée par le génie persistant de Pouchkine; personnage qui aimait bien prendre des cafés sur la Place Rouge avec Natacha lorsque celle-ci était vide (la place, pas Natacha).
C'est ainsi que prend naissance "Le blog d'un fou", témoignage de son temps, vendu pour trois khoms, une monnaie cosaque locale. L'histoire est celle d'un homme qui plonge dans la folie. Une vision à la fois comique et pathétique de la condition humaine. Le succès est immédiat pour cette oeuvre qui s'échange sous le manteau, à le nez et à la barbe des cosaques. La tradition en cette époque troublée est alors de lancer d'un trait "Lâche tes khoms!" pour se procurer un exemplaire de la fabuleuse nouvelle de Gogol.